Marine le Pen fait la une des médias depuis quelques jours autour de ses difficultés à récolter le nombre de signatures pour se présenter à l’élection présidentielle. Stratégie de communication ou réalité ?

Pour rappel, toute personne qui souhaite se présenter à la plus haute responsabilité de l’état, doit réunir 500 signatures d’élus. C’est potentiellement 47.000 élus, dont plus de 36.000 maires (un élu ne peut parrainer qu'un seul candidat et ne peut lui apporter qu'une seule signature, même s'il cumule différents mandats). Cette disposition ancienne de plusieurs décennies avait pour objectif de faire une pré-sélection des candidats pour écarter toute candidature fantaisiste et d'en limiter le nombre. Pour certains observateurs, le Front National fait le coup à chaque fois et ce débat n’est pas autre chose qu’une opération de communication. Pas faux, mais allons un peu plus loin dans la réflexion. Le FN estime que des pressions sont exercées sur les élus qui voudraient la parrainer et réclame l'anonymat.

Depuis la dernière élection Présidentielle, les choses ont changé. En 2007, JM Le Pen a réuni 507 signatures et entre temps, le FN a perdu une quarantaine de conseillers régionaux. Des signatures qui étaient acquises. Par ailleurs, souvenons-nous des Maires qui ont soutenu JM Le Pen en 2007 et montrés du doigt dans les médias après l'élection. Difficile d'aller expliquer à sa population que c'était pour faire vivre la démocratie. Pour un parti politique qui réuni plusieurs millions d'électeurs, ne pas arriver à rassembler 500 signatures sur 47000 met en évidence que les élus ne veulent pas s’afficher comme soutien au FN aux yeux de leur électorat. Est-ce que Marine Le Pen aura ses 500 parrainages ? Réponse à la mi-mars. Si ce n'était pas le cas, ce serait un cataclysme politique qui laisserait des traces.

Pendant le même temps, un candidat «Dédé l'abeillaud», déguisé en insecte butineur, se targue d'avoir déjà réuni près de 300 promesses de signatures de maires... Il se pose en défenseur du réseau apicole et défenseur de l'environnement. La règle des 500 signatures a donc des conséquences paradoxales, elle limite de moins en moins le nombre de candidats et d’autre part, certains candidats représentant des millions d'électeurs risquent de ne pas pouvoir se présenter. Ce système n’est plus adapté et mérite d’évoluer. Si on n’est pas d’accord avec les idées du FN, il est plus sain de les combattre sur le terrain démocratique. Une bombe à retardement...

Tag(s) : #Politique
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