En septembre 2009, ici même, j’en appelais à la solidarité nationale pour le déploiement de la fibre optique en France. Pour rappel, les opérateurs envisagent de «zoner» la France en trois et si la ruralité veut le très-haut débit, il faudra qu’elle se le paie ! (alors que dans les zones plus denses, les opérateurs supporteront les investissements…).
 

J’ai toujours un peu de mal à évoquer le sujet en Meuse par décence pour celles et ceux qui n’ont pas encore le «2 mégas». Mais j’ai du mal aussi à me faire entendre car je ne suis pas persuadé qu’on en mesure bien les enjeux pour nos territoires ruraux.


De l’autre côté de l’Atlantique, la Commission Fédérale des Communications (FCC) américaine dévoilera dans quelques semaines son "Plan National pour le Très Haut Débit", conformément à la promesse de Barack Obama. Dans un article publié sur son blog, le Président de la FCC, dévoile "la vision de l'Amérique pour 2020", qualifiant ce plan d'une "importance vitale pour l'avenir des Etats-Unis" parce que "conduire le monde vers les hauts débits, c'est diriger le monde". Annoncé dans le plan de relance présenté par Barack Obama en février 2009, le plan très haut débit devrait permettre rien de moins que "créer des emplois, doper la croissance économique, soutenir de nouvelles vagues d'innovation, améliorer l'éducation, les soins de santé, l'efficacité énergétique, la sécurité publique et la vigueur de notre démocratie". Si des expérimentations seront menées pour développer de nouveaux usages, le président de la FCC estime que le très haut débit abolira, par exemple, les frontières géographiques qui empêchent aujourd'hui les américains d'accéder aux meilleurs soins, grâce à la télémédecine, ou encore les aidera à construire des bâtiments et des maisons plus intelligentes et plus économiques énergétiquement. L'objectif est de permettre à 100 millions de foyers d'accéder à des débits d'au moins 100 mégabits par seconde (Mbs) pour faire de l'Amérique "le plus grand marché du très haut débit au monde" et assurer ainsi aux entreprises américaines l'occasion de créer et de rester en Amérique. Certes, en France on ne boxe peut-être pas dans la même catégorie et on ne veut pas diriger le monde, mais ça donne tout de même une idée de l’enjeu pour les américains.

Revenons dans notre Meuse et à une échelle bien moindre, depuis décembre, Bras et les communes voisines bénéficient d’un débit allant jusqu’à 18 mégas. Et bien pour en arriver là, il a fallu batailler pas moins de 7 années rythmées par des négociations, des rebondissements ou des revirements de dernière minute. Je me souviens des premiers moments de l’aventure, quand je parlais du 18 mégas on me regardait bizarrement… «A quoi ça va servir ?» Sept ans plus tard on se pose un peu moins la question…
Pour la fibre c’est pareil. Ne nous leurrons pas, dans quelques années, le 2 mégas sera le bas-débit d’aujourd’hui et dans 10 ans, les territoires qui auront la fibre seront bien mieux parés. En tout cas c’est mon avis, je n’ai peut-être pas raison, et bien on verra… Mais l’avenir se prépare aujourd’hui.

Tag(s) : #Infrastructure
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